La question des pères, de leur place, de leur rôle dans les familles d’aujourd’hui est devenue un axe important de réflexion de notre société. Elle reste toutefois en tension entre célébration des « nouveaux pères » (forcément investis, attentifs…) et craintes d’une fragilisation – voire d’une déperdition – du lien paternel par rapport au lien maternel. D’où l’importance de politiques publiques qui sécurisent et préservent le lien auquel tout enfant a droit avec ses deux parents, même lorsque le lien conjugal s’est rompu. Dès lors, comment inciter les pères à s’investir dans leur famille, pour un plus grand équilibre des rôles parentaux auprès des enfants ?
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Au sommaire :
I. Les représentations et modèles sociaux de la paternité
A. Une volonté de se différencier de leur propre père
B. L’image du père dans les représentations collectives : société, médias et justice familiale
C. Le « bon père » : un bon parent comme un autre ?
II. La paternité, une question de temps ou de compétence ?
A. Des pères présents auprès de leur(s) enfant(s), dès la naissance
B. La participation des pères aux activités parentales est contrainte par le temps disponible
C. L’incompétence, une fausse excuse ?
III. La paternité, située socialement et d’un point de vue générationnel
A. Les « nouveaux pères », une question de catégorie sociale ?
B. Les pères et le manque de temps : au-delà des contraintes professionnelles
C. Le modèle paternel : question d’appartenance sociale ou de génération ?
IV. Les pères « solos » : des pères comme les autres ?
Les conclusions de Marie-Andrée Blanc, Présidente de l’UNAF : Des pères différents de leur propre père, et différents des mères
Cette enquête révèle de la part des pères un fort souhait d’être entendus et reconnus comme éducateurs à part entière. Ils souhaitent majoritairement vivre une paternité différente de celle qu’ils ont vécue enfant. Les répondants à notre enquête souhaitent être plus proches de leurs enfants, davantage dans l’échange que dans l’exercice d’une « autorité ». Les pères sont aussi prêts à davantage d’égalité mais avec la reconnaissance d’une différence avec les mères.Des pères qui cherchent encore leur place
Ils sont soumis à des attentes contradictoires de notre société : davantage s’investir comme parents… tout en restant de bons professionnels qui pourvoient aux besoins matériels de leur famille. Au-delà de la sympathie que les « nouveaux pères » suscitent, il semble parfois difficile de trouver sa place à l’école ou à la crèche, des univers souvent très féminisés. Les contraintes professionnelles et financières très fortes pèsent sur certains pères et ne permettent pas à ces couples (quelle que soit leur volonté) de coller au modèle « égalitaire » promu dans nos sociétés.Il faut penser aux pères quand on pense « parents »
Pour l’UNAF, cela suppose une véritable réflexion sur les dispositifs publics et associatifs destinés aux « parents ». Pense-t-on aussi aux pères, à leurs contraintes et à leurs difficultés spécifiques, quand on met en place des actions autour des REAAP ? Pense-t-on aussi aux pères dans les établissements scolaires quand il s’agit de faire le lien avec les « parents »? Bref, la « parentalité » doit aussi prendre en compte les pères et les aider dans les domaines où ils sont plus mal à l’aise.
Des pères qui se sentent parfois mal jugés
Notre enquête fait apparaître une forte crispation des pères autour de la Justice familiale, ressentie comme dévalorisante et inadaptée aux familles d’aujourd’hui. Cette tension nécessite une action pédagogique pour le grand public et des actions plus spécialisées pour les couples concernés. Sur ce dernier point, la médiation familiale peut être un outil à développer pour restaurer la communication entre les parents.
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